Qui sont Céline Garnavault et Thomas Sillard ?
Thomas est plasticien sonore. Céline est créatrice et comédienne-marionnettiste. Ensemble nous fabriquons un théâtre d’objets sonores techno-bricolés.
Un “théâtre d’objets sonores techno-bricolés” : késako ?
C’est un théâtre fabriqué à partir d’objets à qui nous donnons vie par le truchement de la technologie et du son, dans un mode de pensée proche du bricolage, au sens de faire avec les moyens du bord, empiriquement, avec curiosité et une sincère attention aux objets et à ce qu’ils nous proposent.
Tout l’aspect technique et technologique de votre travail est passionnant, d’autant qu’il n’empêche aucunement les gens de ressentir une profonde empathie pour vos objets... Quelle relation avez-vous envie de tisser avec les publics ?
Nos objets sont effectivement technologiques, mais ils sont surtout des outils, et ce que nous choisissons de créer avec ces outils, c’est de la relation, du dialogue et de l’émotion.
Dans AFFECTS (2026), nous donnerons la parole à nos émotions matérialisées en objets vivants et souverains pour instaurer un dialogue autour du tabou de la santé mentale et de la nécessité d'accueillir collectivement nos vulnérabilités.
Dans BAD BLOCK (2024), nous faisons le choix d’inscrire l’intuition, l’aléatoire et l’intelligence collective - qui fonctionne par rebond des imaginaires les uns avec les autres - au cœur de l’expérience avec les publics. Ces objets vont d’ailleurs nous mettre en relation, en connexion les un·es avec les autres et le spectacle comprend un temps d’échange et d’expression du public qui fait partie intégrante de son écriture.
Dans TRACK (2021), nous invitons le public au plus près d’un circuit de train géant, pour se mettre à l’écoute autrement, pour ressentir ensemble physiquement la musique, l’espace, les mouvements des objets, et se laisser surprendre par le merveilleux qui peut surgir de n’importe quel minuscule événement.
Dans BLOCK (2018), nous racontons la ville comme un paysage en mutation constante. La scénographie des 60 objets sonores et lumineux permet de multispatialiser et visualiser ces paysages, sonores : elle est à la fois décor, cocon sensoriel, mais aussi moteur de jeu et véritable partenaire de l'interprète.
Vous accordez une grande part à la recherche dans votre travail ?
Totalement ! Chaque création naît d’un long processus. On conçoit tout de A à Z, souvent sur plusieurs années. Pour À l’écoute des objets , notre projet de recherche franco-québécois lauréat 2025 de la DGCA, nous travaillons avec trois chercheuses et un mécanotricien !
Quelles sont les autres actualités de la compagnie ?
Nous fêterons en octobre 2025 la sortie de LA TÊTE un tour de chant geek pour une machine mi-pneu mi-punk. Dans ce format musical la TÊTE, nouvelle créature techno-bricolée de Thomas Sillard, sera entourée de 9 bouches géantes robotiques en guise de choristes, avec une set-liste de chansons originales composées sur mesure par le prolifique Kim Giani. Cette création est soutenue en production par la SACEM.
Nous préparons notre future création AFFECTS (novembre 26) qui mêlera robotique, arts sonores, théâtre et formes animées contemporaines. Dans AFFECTS, les émois seront matérialisés en une assemblée d’objets électroniques bricolés, soudés, tangibles, vulnérables, ambigus, parfois drôles et souvent maladroits, ils poseront la question de la cohabitation avec ce qui nous encombre, nous déborde, mais aussi nous façonne.
Une version anglophone de BAD BLOCK est actuellement en préparation, en effet lauréate 2025 du parcours PARI! soutenu par le ministère de la Culture et l’Institut Français, la compagnie souhaite développer sa présence artistique à l’international.
Nos spectacles BLOCK et TRACK continuent leurs tournées avec de beaux temps forts comme le théâtre du Châtelet en octobre 2025 pour TRACK.
Nous avons également créé une EXPO interactive la saison dernière qui est programmée en parallèle de nos spectacles, cette saison à Albi et au festival Noob à Pont-Audemer.