" De beaucoup de façons, les enfants s'épanouissent là où les adultes échouent. Les enfants sont plus créatifs, ils sont des inventeurs naturels. Leur vue du monde est incomplète et exige des découvertes. Ils progressent parce qu'ils embrassent leur ignorance au lieu de l'ignorer. Et ils sont enclins à explorer, à examiner et à tester leurs idées parce qu'ils sont prêts à échouer. À la différence des adultes, ils ne soucient pas de la manière dont les autres perçoivent ou évaluent leurs idées et ils ne se sentent pas concernés par la notion d'impossible, ou par ce qui ne marche pas. Grandir sans aucun doute a ses avantages. Quand nous vieillissons, notre intellect devient plus vif et la volonté se renforce. Nous contrôlons nos pensées et nos désirs. Nous identifions nos buts et aiguisons nos compétences. Mais grandir a un coût : nous perdons la naïveté qui facilite les idées et la créativité. Autrement dit, Picasso était juste : « chaque enfant est un artiste. Le problème est comment rester un artiste une fois que nous grandissons. " Extrait de l'article "Pourquoi les enfants dessinent des images de monstres et les adultes ne le font pas" de Sam Mc Nermey
Le théâtre pour la petite enfance est loin d'être une « réduction » du théâtre tout public, il a tout simplement ses propres règles du jeu. C'est tout ce dont il est question dans PLAY : inventer nos propres règles du jeu avec les objets et la musique. Exactement comme l'enfant dans ses jeux, qui découvre son corps, son espace, le monde autour de lui, fait voler sa petite voiture dans les airs, invente tout un monde avec ses mains et tout ce qui lui tombe sous la main.
Parce qu'en théâtre d’objet, souvent, il suffit d’un regard, d’un geste de l’interprète, sans que l’objet ne soit forcément mis en mouvement. Et déjà on projette la vie. Il y a beaucoup de ce souffle-là dans les jeux enfantins. Tout peut prendre vie, tout est potentiellement vivant, habité. Et ces jeux ne sont pas gratuits, ils sont un mode d’appréhension du réel, ils permettent à la personne en construction d’apprivoiser son espace, d’apprendre la maîtrise de ce qui l’entoure. L’enfant est habitué à ce que le monde lui soit récalcitrant. Et pour l’interprète qui s’aventure sur scène, cela redevient vrai à nouveau. Car le plateau confronte l’interprète à l’espace, à son propre corps dans cet espace, et souvent aussi aux objets qui s’y trouvent. Se tissent alors entre son corps et ces objets de multiples possibilités de jeu selon la place et le statut qu’il décide de leur attribuer. C'est ce que nous voulons expérimenter dans PLAY, avec la simplicité la créativité et la sincérité d'un enfant assis sur son tapis au milieu de tout un bazar qui ne prend du sens et qui ne prend vie que par l'envie de jouer !
Céline Garnavault et Dinaïg Stall