Malgré sa fermeture, la Scène nationale Carré-Colonnes reste une terre de création pour les artistes... Derrière les portes closes, on entend quelque chose. Une musique, des pas, des rires, le bruit d'un train ? Malgré sa fermeture, la Scène nationale Carré Colonne, qui propose toujours une programmation alternative - entre spectacles à la maison ou représentations en plein air - vibre toujours au rythme de la création. Régulièrement le Carré-Colonnes accueille en effet des artistes qui s'emparent de ses plateaux pour répéter ou travailler en secret à leur prochaine création...
C'est ainsi que, du 25 au 29 janvier dernier, la compagnie La Boîte à sel s'est installée à Saint-Médard pour une résidence de création, autour de son nouveau spectacle, Track. Imaginé par la metteuse en scène Céline Garnavault comme une "odyssée miniature" et une "chorégraphie ferroviaire", ce spectacle en pleine construction invitera les spectateurs, enfants mais aussi adultes, à s'installer sur scène autour d'un grand circuit de train. Au milieu, un personnage campé par la comédien et human beatbox Laurent Duprat, les embarquera dans un drôle de voyage où il sera l'homme-orchestre qui impulsera l'histoire mais aussi tout son rythme. "La particularité de ce spectacle c'est que le son et toutes les compositions ne viendront que de la bouche de Laurent. Il n'y aura pas de sons enregistrés. C'est lui qui va nous faire voyager." révèle Céline Garnavault.
De A à Z, ce spectacle devrait donc être pour les spectateurs une véritable expérience qui leur permettra aussi de découvrir de fabuleux objets sonores connectés, fabriqués par la compagnie. Propice à convoquer les imaginaires, ce décor, fait de circuits de trains, devrait être finalisé cet été. Après Saint-Médard, la compagnie continuera ses explorations en résidence à Quimper, Paris ou Angoulême avant d'atterrir à Sète, en novembre 2021, pour la première représentation. Une tournée dans toute la France suivra, le retour au Carré-Colonnes étant prévu au printemps 2022. Il ne pouvait en être autrement, la compagnie est une fidèle des lieux. "Nos spectacles sont accueillis ici et nous sommes en résidence et en labo régulièrement. Avec ce spectacle-là, nous rentrons maintenant en co-production, c'est un pas supplémentaire dans notre collaboration", poursuit la metteuse en scène, soulignant l'importance de la solidarité entre les lieux culturels et les compagnies en cette période.
Après une année de représentations annulées, la Boîte à sel se réjouit de pouvoir à nouveau créer et émerveiller. "Oui, la culture est essentielle. Notamment pour l'enfance. Le travail des théâtres, notamment en territoires et en scolaire c'est énorme. Je suis une grande militante du spectacle jeune public. Quand on travaille pour l'enfance, on touche tout le monde, toutes les couches sociales. Aujourd'hui beaucoup d'enfants vont au théâtre dès leur plus jeune âge. Ça peut changer une vie, une année." Et changer une année... Qui n'en rêverait pas ?