Un circuit géant de train électrique qui fait de la musique, c’est ce que propose le spectacle "Track". Imaginé par la compagnie bordelaise La Boite à sel, il est donné jusqu'au 5 mars au Théâtre Paris-Villette. Embarquement immédiat.
En ce samedi après-midi, c’est coiffée d’une casquette de contrôleur de train, avec, à la main, un drapeau coloré, que Céline Garnavault accueille le public de Track . Directrice artistique de la compagnie La Boite à Sel , elle est la metteuse en scène du spectacle : « Track, c’est une symphonie ferroviaire. L'idée est partie de l’envie de matérialiser des boucles de son, des rythmes, de les spatialiser, et de faire voyager le public avec du son qui se construit sous nos yeux. »
Pendant le spectacle, le cliquetis du démarrage de la locomotive et ses sifflements dans les descentes se mêlent aux sons réalisés par Laurent Duprat. Comédien beat-boxeur il nous présente le personnage qu’il interprète : « C’est Jean-Luc Héron. Il est particulier ce personnage, c’est un grand passionné qui s’enferme chez lui avec ses trains, il veut protéger son circuit. Mais il prend plaisir quand même à le montrer. »
De la maintenance, des mécaniciens et mécaniciennes au plateau
Pendant une quarantaine de minutes, le collectionneur de trains, Jean-Luc Héron, présente ainsi son circuit au public, avec quelques déconvenues. Les sons de beat-box sont diffusés par de petits objets sonores transportés par les wagons, conçus par Thomas Sillard, également à l'origine du projet. Track est un spectacle dans « lequel on ne peut jamais être tranquille », déclare Céline Garnavault : « On a carrément au plateau des mécaniciennes et mécaniciens qui sont là pour intervenir en cas d’accident, parce qu’un train ça peut dérailler. Le public adore ça, il ne réalise pas que nous, on a un réel problème technique. On passe beaucoup de temps à faire de la maintenance et avant de jouer on a un check de sécurité, un peu comme la SNCF. »
Dans une ambiance qui tour à tour évoque le jour, la nuit, le voyage ou encore les trains fantômes, Track célèbre un objet de jeu et de collection, qui évoque certains souvenirs à Laurent Duprat : « Cela m’évoque mon père qui avait un train auquel on n’avait pas accès parce qu’il était bloqué dans une cave. Je n'ai jamais pu jouer à ce train, je l’ai entre-aperçu au travers d’une porte et aujourd’hui, à 46 ans, je me venge et je peux jouer avec ».
C’est avec ses yeux que le public peut jouer devant Track, avant l’arrivée à destination et un échange après le spectacle pour savoir presque tous des secrets de sa fabrication.